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miércoles, 29 de marzo de 2017

« Témoignages », un spectacle pour raconter l’horreur durant la dictature des Duvalier

De notre envoyé spécial Jean Elie Paul
Cap-Haïtien, 27 mars 2017 [AlterPresse] --- Un spectacle intitulé « Témoignages » a été présenté, dans la soirée du vendredi 24 mars 2017, au Cap Haïtien (Nord), en vue de faire revire l’horreur des massacres perpétrés sous la dictature des Duvalier (1957-1986), observe l’agence en ligne AlterPresse.
Cette mise en scène a été réalisée par le groupe théâtral « l’Atelier » au Collège Notre Dame du Cap-Haïtien.
Ce spectacle s’inscrit dans le cadre d’un ensemble d’activités-souvenirs entreprises par la Fondation Devoir de Mémoire-Haïti, en rapport aux massacres commis sous la dictature des Duvalier, dans le Grand Nord d’Haïti.
La scène était divisée en deux périodes : l’une, en arrière-plan, relative au règne des Duvalier et l’autre, au premier plan, concerne la conjoncture actuelle.
À travers un retour dans le passé, les acteurs ont voulu rappeler à la jeunesse les tortures et massacres perpétrés sous la dictature duvaliériste.
Cette idée a été incarnée par un acteur jouant le rôle d’un vieillard, un ancien déserteur de l’armée, qui raconte à une jeune fille les atrocités subies par des milliers d’Haïtiens durant cette période.
Dominique Franck Simon, membre fondateur de la Fondation Devoir de Mémoire-Haïti, en a profité pour saluer le talent des acteurs, qui ont su, d’après lui, mettre en évidence des pages historiques inconnues du grand public du Cap.
« Depuis le 26 avril 1963, j’attends justice, aujourd’hui j’ai eu l’impression de l’avoir finalement trouvée », dit-il.
Le dictateur François Duvalier, père de Jean Claude a massacré, le 26 avril 1963, plusieurs familles notamment de militaires, soupçonnés d’implication dans une tentative d’enlèvement de son fils.
D’autres victimes, des survivants, parents de victimes et témoins, ont également tenu à partager leur vécu, à cette occasion.
À l’époque de François Duvalier, les rues étaient systématiquement contrôlées par des « tontons macoutes (sbires) », se rappelle l’artiste, écrivain et homme de scène, Yves Médard, plus connu sous le nom de Rassoul Labuchin.

Ce dernier a été emprisonné et torturé, même après la chute des Duvalier, sous le règne du général Prosper Avril.
Pour sa part, la présidente de la Fondation Devoir de Mémoire-Haïti, Marie Marguerite Bouchereau Clérié, encourage les jeunes capois à dénoncer l’inacceptable en rapportant la violence des Duvalier.

« Il n’y a pas de bonne dictature, la dictature c’est la perte de toutes les libertés. (…) Nous devons nous battre pour notre liberté, nous devons défendre la justice », soutient-elle.
Elle appelle la population à lutter contre « l’intolérable », dénoncer la violence et l’injustice, en vue de l’établissement d’un État de droit.

Le professeur Lesly Péan estime qu’il est important de faire un travail de déconstruction du duvaliérisme dans les discours. [jep emb apr 27/03/2017 12 :40]

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